Bonjour Monsieur St Jacques 3

Publié le par de-st-jean-a-st-jacques.over-blog.com

Lundi 28 juin

Départ Belorado 6 h.

Arrivée San Juan de Ortega 14 h 30.

Nuageux, au départ, grand et très, très chaud soleil, à l'arrivée.

Route agréable au début, champs de céréales,  pommes  de terre puis forêts de chênes et ensuite une grande voie très large. C'est une barrière coupe-feu entre forêts de pins d'un côté et chênes de l'autre. Un hélicoptère me survole de plus en plus bas, il est bleu et jaune, les couleurs du Camino, je lui fais un geste de la main, le pouce levé. Les vingt premiers km se passent bien, les quatre derniers, c'est galère, mais quelle arrivée !… 

Je ne suis plus sur ce large chemin coupe-feu, le petit sentier serpente dans la forêt.

- Mais nom d'une pipe, il est où ce monastère !

 Un souffle de vent me répond. Une petite brise fait s'écarter les branches devant moi et je vois le clocher, je suis à 200 m environ et c'est l'émerveillement !

San Juan de Ortega, architecte et bâtisseur de ponts, édifie cette église sur un champ d'orties (ortega).

  san-juan-de-ortega.jpg

J'avais déjà plus de jambes, voilà que les bras m'en tombent, vous voyez le tableau ?

Ce monastère et cette somptueuse église sont perdus en pleine forêt. Une petite dizaine de maisons autour et... Un bar !…

Je bois à petites gorgées ma cerveza et mange tranquillement mon bocadillo. Je m'endors presque, à l'ombre du parasol quand…

- Bonjour…

J'ouvre un œil, puis les deux…

Bon Dieu, St Joseph devant moi !

Un type dégingandé, vêtu d'un burnou à rayures vieux-rose tirant sur le brun et brun tirant sur le rose, coiffé d'un bob, dont l'avant est retourné pour recevoir les grigris et la coquille que l'on trouve le long du chemin.

- Je m'appelle Bernard et viens de Finistera, je rentre à Constance !

Dans le dos une hotte en osier, la même que celle du père Noël.

Non, je ne rêve pas, c'est un habitué du camino !

Le soir après la traditionnelle soupe à l'ail, il sortira de sa hotte, tel un magicien, une mandoline et un harmonica et mettra de l'ambiance dans la salle commune.

Que d'émotion !

Ce soir-là, je fais connaissance de Lorenzo et Maria-Sole et un couple de Brésiliens, Thérésa et Luis. Thérésa est bien mal en point. Début de tendinite.

Je lui offre, pour se masser le pied, quelques gouttes de mon produit miracle.

"Gracias, gracias".

En contrepartie, son mari m'offre son lit, en bas et il se colle à ma place. C'est vrai qu'avec mon mètre cinquante, me hisser sur le lit du haut, relève de la prouesse technique, car il n'y a pas d' échelle.

J'ai absolument besoin de médicaments et, demain, les pharmacies ferment à midi pour cause de fiesta à Burgos.

L'hospitalier est français et me conseille de prendre le bus pour faire les 28 km.

 

Mardi 29 Juin burgoss.jpg

 

Départ 8 h de San José. 

Arrivée 11 h à Burgos.

Grand soleil.

Pas de bus !

C'est férié, donc, on fait du stop accompagnés d'une petite Ecossaise qui n'en peut plus.

Achat de médicaments, recherche de distri-banques "y a plus de sous" à Burgos

C'est le 2e jour de fête et les guichets ne sont pas réapprovisionnés.

Aïe !… Bon, on verra après. En attendant, on assiste à la bénédiction d'une nouvelle cloche, puis du défilé des géants. geants-cid-et-chimene.jpg

Visite de la cathédrale, magnifique bijou ciselé. Salut au Cid et à sa Chimène, puis je découvre la nouvelle albergue aménagée dans un ancien palais, derrière la cathédrale.

S'il y a des étoiles à donner aux albergues, celle-ci en aurait *****.

Le soir, un feu d'artifice grandiose, vu par la fenêtre de l'albergue.

 

Mercredi 30 juin

 

Départ 7 h 30 en compagnie de Nicole (Nancy) dont c'est le premier jour de marche.

Arrivé à 13 h 30 à Hornillos del Camino (ancienne dépendance de Rocamadour).

Grand soleil.

Je pars sans un flèche, il me reste 10 €.

À Rabé, le cafetier me donne une médaille de la Vierge, attachée à un bout de laine rose. Le jus d'orange m'en coûtera 1,50 € au lieu de 1 € ailleurs.

Début des 200 km de Meseta, vaste plateau, qui s'élève à environ 900 m d'altitude. Il me faudra faire attention à l'eau, les villages sont très espacés.

Hornillos ne possède pas de banque, 170 habitants à tout casser. L'hospitalière me dépanne de 10 € et je régularise la situation à Castrojeriz.

Merci encore à la maman et à sa fille de m'avoir aidée. Nicole est avec moi et je fais la connaissance de Anne et Danielle "2L E".

On mange ensemble et on papotte. Anne a une grande connaissance du chemin, elle l'a déjà fait. Elle parle haut, elle est truculente. Danielle, elle, a commencé le chemin à partir du Puy avec un âne, puis devant certaines difficultés, l'a laissé à Navarrenx. Elle fait suivre sa "malletta" par porteur, ce qui l'oblige à prévoir ses albergues à l'avance, autre contrainte !

 

Jeudi 1er  juillet 

Départ Hornillos 6 h.

Arrivée 13 h Castrojeriz.

Traversée de plateaux arides et de la vallée du pois chiche.

Ça cogne dur ! Mais très jolie balade pleine de surprises, comme les ruines de San Anton, où la route passe sous une arche de l'ancienne église. 84px-Ruinas_del_convento_de_San_Anton_en_Castrojeriz.jpg

Je me protège d'un foulard à la façon de Lawrence d'Arabie, en plus de la casquette.

Une place avec de magnifiques arcades, une volée d'escaliers et c'est l'albergue municipale avec deux hospitalières jeunes et jolies dont l'une proposera des massages "donativo".

 Le PIED, si je puis dire !

Je retrouve Nicole, Anne (72 ans), Danielle. Soirée resto. Visite d'une église transformée en musée, fais connaissance avec la reine Lupa. J'en rêverai 2 jours plus tard. Le courant passe avec Danielle, un simple regard et tout est dit !

 

Publié dans Camino Frances 2010

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